Aujourd'hui marque un tournant dans la vie de Simon et dans la notre...
Son ancien éducateur est venu le saluer pour marquer la fin de sa collaboration avec nous, il était spécialisé en déficience intellectuelle et Simon a maintenant le diagnostic d'autiste ( à vrai dire il est handicapé intellectuel dans sa façon d'être attachant, dêtre souriant, et bien sur de par son quotient, il est autiste dans sa manière d'être, sa routine, sa rigidité, sa façon de se tenir, son agressivité nouvelle, ses troubles comportementaux , ses compulsions répétitives et le syndrome Gilles de la Tourette n'est pas exclus )
Donc la prochaine éducatrice prendra le relais à compter de mercredi.. c'est une dame très gentille , spécialisée en TED qui viendra nous aider à comprendre et j'espère résoudre le problème encouru à la maison, soit le contrôle .
Que ce soit le contrôle de qui vient nous rendre visite, ( il refuse toutes personnes autre que la famille, il leur dit de partir, et s'ils ne partent pas, ça devient vite intolérable) le contrôle de qui m'appelle ou que je souhaite appeler ( il m'enlève le combiné des mains) ou simplement l'heure à laquelle je veux prendre mon bain, que je m'habille, de maintenant le fait qu'il veuille que Martin parte travailler à sa demande, de l'abandon de Simon de presque toutes ses activités, il reste ses quilles le samedi, et de son agressivité lorsqu'il est contrarié.
Je me sens projeté dans le temps, le temps du premier diagnostic redouté et du déni, le premier temps que je qualifierais de tueur de rêves et projets. Je me sens inefficace dans tout ce que nous avons accompli auparavant, pourtant nous étions dans la bonne direction avec l'école spécialisée, les classes TEACH, l'ortho, l'ergo, l'aqua Percept, nous avons toujours eu de bons résultats scolaires, de bons commentaires, Simon était élève chouchou, il a même reçu plusieurs certificats de mérite et un certificat de la commission scolaire pour sa persévérance... Il a vieillit, et tout est maintenant chamboulé. On me l'avais dit que c'était difficile la transition.
Sa médication a été changée après une hospitalisation en psychiatrie pour évaluation, et maintenant c'est ça, il faut recommencer son éducation , avec des règles strictes et tout ce qui viendra avec, qu'on devra accepter de faire , pour son bien, pour le nôtre et pour les autres. C'est comme recommencer à élever un enfant mais à 55 ans .. Avec renforçateurs et conséquences, sauf que les conséquences nous paraissent moins imposantes quand l'enfant est petit, on le met en retrait dans sa chambre et voilà, mais un enfant de 25 ans , ce sera éprouvant moralement et physiquement.. Mais on nous a permis d'espérer des résultats. C'est ma grosse crainte qu'à 25 ans on ne puisse changer son comportement. On commence mercredi, ce sera tout un défi vu qu'il refuse que des étrangers entrent dans la maison. Je ne suis pas vraiment prête à devoir accepter les conséquences de ses actes ou gestes, je suis sa maman après tout, et je l'aime plus que tout.
Je me sens fautive, en ces moments difficiles, j'évite la confrontation et mon coeur pleure.
